Comment gérer et aller de l'avant après une déception en running : récit d'Ingrid
" Fin 2016 : l’année de mes 40 ans je courais mon 1er marathon, à La Rochelle.
Je voulais me prouver qu’après 5 ans de petites courses je pouvais aller dans la cour des grands
Donc inscription faite, je commence à m’entrainer par tous les temps avec un club et avec une amie marathonienne confirmée.
Donc cette amie m’a soutenue, aidée, encouragée pendant ces 3 longs mois de préparation en me disant qu’elle m’accompagnerait tout le long du parcours pour m’apprendre à gérer la distance.
Le jour J arrive, un temps frais avec un beau soleil. Le stress commence à se faire sentir.
On se place dans notre sas.
Le départ lancé, je cours normalement, ma soi-disant amie part comme une balle, je l’appelle, elle se détourne et s’écrie « Chacun pour soi ! »
C’est la douche froide, la déception, je suis dans une colère monstrueuse… elle me laisse tomber.
S’il n’y avait pas eu 5000 coureurs derrière moi ; j’aurais fait demi-tour mais là pas le choix.
Je prends courage et je continue à courir
Heureusement que mon mari, ma fille et des amis du club sont là pour m’encourager
La 1ère boucle se passe sans soucis.
L’avantage c’est que le parcours je le connais, vu que c’est mon terrain d’entrainement.
Au 35 km. Je me sens seule, plus grand monde autour de moi; le corps va bien; mais le moral, le mental commence à baisser sérieusement.
Je commence à marcher, à rouspéter, d’autres coureurs m’encouragent en me doublant
« Ne lâchez rien ! C’est bientôt la fin »
Je repars tranquillement en me disant quelle honte si je ne finis pas, que va penser ma famille, mon club ?
Au 39ème kms j’aperçois enfin une amie qui m’attends pour m’accompagner jusqu’ à ce fameux tapis bleu.
Le moral remonte à fond. Je cours ces 3 derniers kilomètres comme si rien ne c’ était passé.
Je passe enfin l’arrivée
J’ai enfin fini ; je suis Marathonienne !
L’euphorie me prend, je ris, je pleure, je chante à fond dans la voiture.
Rendue à la maison, je m’écroule de fatigue.
Pendant 15 jours impossible de manger solide mon estomac n’accepte que le liquide alors je me nourris que de soupe.
Peu à peu l’envie de courir s’évapore
Rien n’y fait ,plus de motivation
Je range même mes affaires dans un carton au grenier c’est terminé."
Jusqu’ au jour où j’allume par hasard la télé et c’’est le départ du marathon de Paris, je me dis c’est trop beau, faut recourir.
Avec du recul le fait d’avoir couru seule m’a prouvé que je n’avais besoin de personne , que c’est le corps , le mental et la détermination qui décident de tout "
Le déclic d'Ingrid devant le marathon de Paris a un coté émouvant qui me parle bien
Laisser le temps au corps et à l'esprit de se réconcilier avec le sport après une déception est primordiale pour y revenir avec la motivation et l'envie d'avant
Se rappeler pourquoi on a commencer à courir est essentiel pour renouer avec ce qu'on a aimé dans ce sport.
Ingrid continue à courir 2 fois par semaine, épingle quelques dossards, fait partie d'un club et l'idée d'une revanche cette année sur le marathon de La Rochelle la titille sérieusement !