Récit de Gaetan : ses débuts dans la course à pied juqu'au marathon.
Comment nait l’idée de s’aligner au départ d’un marathon alors que l’on a toujours dit non ce n’est pas pour moi ?
Sportif de cœur, d’aussi loin qu’il m’en souvienne je n’ai jamais été fan de regarder une épreuve derrière un écran. Ce type de spectacle est plutôt de nature à me faire zapper ou sortir.
Plutôt touche à tout en matière de sport plutôt que mono pratiquant inféodé à une discipline en particulier j’ai pu ainsi naviguer entre différents types d’activité, Football (les premiers du jeune enfant) footing, arts martiaux, vélo, sports de glisse, tennis, triathlon.
Bien sur tout cela sur une longue période avec des allers-retours de l’une à l’autre voire des périodes pluridisciplinaires au sein de clubs ou en parfaite autonomie.
Un seul leitmotiv prendre du plaisir à pratiquer que ce soit pour le bienêtre physique et la joie de partager un moment entre copains ou en famille.
Revenons à la course à pieds et aux différentes étapes qui m’ont un jour amené à m’aligner sur ce premier marathon.
Adolescent le téléphone cellulaire ou mobile n’existait pas et j’avais à cette époque une amie que j’aimais à appeler durant le weekend (chose inconvenante pour ma mère) aussi prenais-je mes baskets le dimanche matin parfois aussi le samedi et allais-je courir jusqu’à cette cabine téléphonique située sur la commune voisine à 6 kms de la maison sous couvert d’un footing.
Il convenait alors que la durée de la sortie ne semble pas trop longue ce qui induisait un rythme soutenu sur la phase avant Cabine et post Cabine et représentait tout de même 1 à 2 sortie hebdomadaire de 12 kms chacune.
Cette petite aventure sportivo-sentimentale si elle ne dura que quelques mois, ne mit pas pour autant un terme à l’envie de courir ni au besoin de le faire.
S’en suivirent ainsi des périodes de footing de CAP ayant un frère qui se mit lui-même à courir des 15 et 20 kms ainsi que des copains sur les mêmes distances.
Vint le premier emploi situé en région parisienne loin de tous, un environnement stressant ou le provincial que j’étais découvrait le tumulte le bruit et l’individualisme des habitants.
Pour m’échapper durant la semaine il me fallait sortir de ce petit studio de 15 m² en rentrant le soir à 20h et le kit de survie fut composé d’un short et d’une paire de baskets qui sortaient 3 à 4 fois par semaine sur des distances qui débutèrent à 9/10 kms pour rapidement passer à 18/24 kms passant par les quais de seine depuis levallois.
Mon frère resté en province et moi planifiâmes alors de nous retrouver sur une épreuve un peu folle « Paris Versailles / 18 kms » 1993 avec 24.000 participants !
J’ai ici découvert le fossé entre la préparation réalisé en mode solitaire et la réalité d’une course surpeuplée avec des profils hétérogènes.
Il s’agit de ma première course de cette ampleur dans un environnement que je n’affectionne nullement.
Nous prenons le métro à 6h du matin pour arriver au champ de mars et être sur la ligne de départ à 8h et ainsi ne pas nous retrouver tout au fond sur la grille.
Et oui nous sommes en 1993 à cette époque seul les élites (200 personnes) partent devant, il n’y a pas de SAS pour les autres concurrents tu pars en fonction de ton ordre d’arrivée par blocs de 500 !
Le stress monte et les conséquences physiologiques se font présentes, on voit les habitués qui savent gérer cela discrètement avec une bouteille…
Pour ma part c’est une solution que je peux même pas envisager j’ai comme un blocage à cette idée et me dis qu’il faut que je tienne jusqu’au départ et qu’un 1 kms plus loin je ferai la pause salutaire et ne perdrai pas ainsi le gain de mon rang de départ.
Les minutes paraissent de plus en plus longues et ma position de départ arrivé parmi les 2000 premiers sera dure à tenir.
Finalement 30 minutes avant je craque et sors de la file pour cette urgence sanitaire.
Je découvre alors que le retour est impossible que bien qu’ayant prévenu en sortant par-dessus les barrières nul ne veut me laisser entrer de nouveau là où je me trouvais (quel esprit de convivialité et de sportivité !).
Finalement, je me retrouve à prendre le départ environ vers les 19.000 quelque peu énervé et surtout je me retrouve alors dans une sorte de queue désordonnée où se mêlent des gens qui courent 5 kms par an d’autres qui ne courent jamais etc… s’ensuit alors une galère d’accélération de ralentissement de blocage, de montée descente de trottoirs de passages sous les tunnels chargés de gaz automobiles.
Je peux le dire rien de tout cela ne m’est agréable et la seule motivation que j’ai est de tenter de rejoindre mon frère parti 17000 places devant !!
L’épreuve se déroule ainsi jusqu’à Meudon, avec la célèbre Côte des Gardes et son parcours forestier
Je peux enfin prendre mon rythme et « courir » !
Je reprends plaisir et je termine en un peu moins d’1h30 pour cette première édition avec la joie de rejoindre le frérot qui lui a fait 1h16.
Je garde en tête une motivation : Je reviendrai et je gèrerai différemment.
Ainsi en fut-il en 1994 avec d’autres courses effectuées entre les deux telles que la mythique Alençon Medavie.
Comme évoqué plus haut les années suivantes seront pluridisciplinaires tout en continuant à courir sur route jusqu’à connaitre des soucis de genou qui ne permettent plus de courir plus de 10 kms durant de longues années et la crainte de pratiquer des sports qui le sollicite sans le port d’une orthèse (devenue un placebo destiné à me rassurer).
La pratique du tennis sur les dernières années m’amène à connaitre des soucis de tendinites à répétition niveau poignet et clavicule qui font dire à mon médecin : Il est temps de songer à stopper le Tennis sauf loisir de temps à autre.
Au bilan je me pose la question de savoir quel sport pratiquer qui puisse me plaire et me permettre d’avoir de la diversité.
Je sais aimer nager longtemps, je sais avoir pas mal roulé à vélo jusqu’à faire un parcours de 260 kms pour rejoindre la famille en vacances sur l’ile d’Oléron en réponse au défi lancé par mes enfants.
Je sais avoir beaucoup couru mais garde en mémoire cette crainte de la blessure persistante.
Je pose la question à mon médecin concernant la pratique du triathlon et à ma grande surprise il me dit : « cela peut être une bonne idée je n‘ai qu’une prérogative, le faire ne mode raisonnable et écouter son corps »
Et voici comment débute l’aventure en 2013.
Août 2015 vacances en Ardèche et ces parcours favorables à l’entrainement en mode trail dans le cadre d’une préparation pour mon second Triathlon M en septembre.
Quelques douleurs non majeures sur ces beaux parcours chaque jour côtes, roches, chemins, dévers… sont au programme, je ne découvrirai que plus tard les conséquences.
De retour sur route après les vacances je ne suis plus capable de courir plus de 3 kms sans douleurs violentes au facia lata (décharges électriques intenses) ce qui remet en cause ma participation à l’épreuve.
Suivront les RDVs successifs Podologue du sport, orthèses, chirurgien orthopédique, IRM etc… pour voir comment corriger ce syndrome de l’essuie glace.
Reprise de la course à pieds progressive à partir du mois d’Avril 2016 sur des petites distances 6/7 kms jusqu’à reprendre des sensations positives et augmenter.
Fin Août, je décide de reprendre les entrainements avec les copains du club à raison de 3 séances par semaines
Les séances se passent bien et arrive alors la préparation d’une 12aine d’entre eux pour le Marathon de la Rochelle.
Sans aucune intention de le faire je les suis toutefois dans leur préparation avec régularité et avec bonheur je constate que « ça passe » !
Dans le cadre de cette prépa arrive un trail de 21 kms auquel je m’inscris et que je réalise sans difficulté vient alors le déclic : Quitte à aire l’ensemble de la prépa pourquoi ne pas s’inscrire et voir ?
Un seul objectif au départ le finir et le faire avec l’attitude et l’envie, me prouver que je peux !
Voici comment le premier marathon fut La Rochelle 2016, puis La Rochelle 2017 plus récemment et ce sera Marathon de la Loire en Avril et quelques autres défis côté Triathlon cette fois 😊