J'ai couru un marathon !

10 semaines de prepa terminées, je n’’ai pas vu le temps passé et je ne suis pas stressée du  tout. Mes temps se sont améliorés ces derniers mois, j’ai de bonnes sensations, je suis en forme.

Je pars avec quelques personnes de mon club à Francfort, ce sont 6h de route.

Samedi 15h00 On passe au marathon village dès notre arrivée. Je suis très étonnée car il y a zéro control, pas de plan Vigipirate en Allemagne tu passes partout où tu veux. Le dossard en main, on va chercher nos tee-shirts. Ca m’embête d’acheter un tee-shirt sans même savoir si je serai finisher. L'organisation ne prévoit pas de tee-shirt avec l’inscription à 80 € c’est bien dommage. Mais je veux quand même un souvenir et je me laisse séduire par un beau tee-shirt manches longues gris Asics à 42 €, une blinde !

J'avais prévu une tenue SKINS thermique persuadée qu'il allait faire super froid fin octobre en Allemagne mais j'ai fini en short avec 8-10 degrés

J'avais prévu une tenue SKINS thermique persuadée qu'il allait faire super froid fin octobre en Allemagne mais j'ai fini en short avec 8-10 degrés

Je traîne 2 h sur le village avec la team , j’adore ! Habituellement je survole, je suis toujours pressée  mais là je prends mon temps, c'est mon moment. On nous offre la petite bière sans alcool pour se rafraîchir, un petit porte clé avec ton numéro de dossard et ton nom qu’il faut venir chercher 30 min plus tard, on fait nos photos ici et là on est comme des gosses on savoure ce moment.

La bière allemande fraîche et sans alcool s'il vous plait !

La bière allemande fraîche et sans alcool s'il vous plait !

On fait tous les podiums du village marathon tant qu'à faire ! Soyons réaliste et prévoyant on y sera pas à l'arrivée !

On fait tous les podiums du village marathon tant qu'à faire ! Soyons réaliste et prévoyant on y sera pas à l'arrivée !

Je ne suis toujours pas stressée mais j’ai hâte d’être au lendemain !

Un des événements marquants de ce week-end  pour moi a été l’arrivée surprise de ma  famille. Samedi soir veille de course 23h00, on toque à ma chambre d’hôtel, c’était eux ! je ne m’y attendais pas du tout car ils n’avaient pas montré un grand intérêt pour ce marathon. La pression est montée d’un cran, j’étais super heureuse de les voir. Mon mari qui a tout orchestré et mes filles qui ont su garder le secret m’ont bien surprise. Me voici conditionnée dans ma tête : « ma vieille là tu ne peux même pas envisager de ne  pas boucler ce marathon ». Même si on ne maîtrise pas tout sur un marathon, je le finirai sur les genoux s’il le faut. Je ne me vois pas rentrer bredouille après tout le chemin que ma petite tribu a  parcouru pour me rejoindre et assister à ma course.

Mon coach m’avait dit depuis le jour de mon inscription qu’il courrait à mes cotés. Pour forcer le mental et m’aider à passer la ligne d’arrivée. Il est très impliqué c’est appréciable. Je rappelle qu’en avril dernier au marathon de Paris j’avais abandonné au km 18 après une douleur à la cuisse survenue dès le km8. Frankfurt est ma revanche !

Jour de la course

Le départ est à 10h on gagne 1 h car on passe en heure d’hiver, on dort une heure de plus.

On part de notre hôtel après un bon petit déjeuner, on prend le métro, on suit les coureurs, nous n’avons pas besoin de regarder le plan, c’est direct on arrive au départ en 3 stations.

En arrivant à 9h15 nous sommes étonnés car les SAS sont vides, à 9h30 aussi d’ailleurs…les SAS commencent à se remplir à 9h50, les gens sont vraiment détendus.

Du coup nous avons pris notre temps, et nous sommes repartis à faire des photos ! incorrigibles !

Du coup nous avons pris notre temps, et nous sommes repartis à faire des photos ! incorrigibles !

On part assez vite, les horaires sont respectés on nous avait dit 10h10 2 ème vague SAS vert et on part aussitôt. Musique à fond on commence à arpenter les rues de Francfort. On a décidé avec Coach de garder un rythme de 6’30 au kilo. C’est pas rapide mais si je garde cette allure je finis en 4h30 et pour moi ce serait une grande réussite. C’est très difficile de garder cette allure, nous sommes  toujours trop rapides, c’est facile au début, on tente de se ralentir à tous les km. Les sensations sont très bonnes pour moi rien à voir à celles de Paris ouf ! Je fais tomber mon coupe vent j’avais peur qu’il pleuve mais très vite au bout du 2ème km j’ai chaud.

Tout est roulant, de grandes avenues qui descendent, c’est le pied. Je savais qu’il fallait venir à Francfort pour ça. Les débuts sont des lacets dans le centre ville ce qui va me permettre d’être grandement encouragée par ma petite famille, grâce à laquelle j’ai plein de photos et des vidéos de ma course. Ils courent même à coté de nous pendant quelques mètres et on discute. Les jambes sont légères, le souffle nickel, les km défilent sans problème. 

De bonnes sensations, je profite de la course.

De bonnes sensations, je profite de la course.

Jusqu'à ce qu’au km 16 Coach me prévienne. Il a une douleur derrière la cuisse, il continue il gère mais au km 20 il marche et me laisse continuer seule en me criant « et tu vas jusqu’au bout ». Ok Coach ! J’espère qu’il repartira après quelques pas…

Ce qui est déroutant une fois que tu te retrouves seules c’est que tu fais plus attention aux autres et  je vois pas mal de coureurs qui défilent, me dépassent en pleine forme, étrange moi aussi je suis en forme et les plus rapides sont devant depuis un moment. Je comprends finalement qu’il s’agit de l’épreuve du  marathon relais, forcément ils ont la pêche. Aujourd’hui chacun son job !

Km 23 mon rythme a un peu baissé mais ça n’est pas plus mal car j’ai vraiment peur de payer notre vitesse incontrôlée du début. Je continue mon chemin avec quelques rafales de vents sympathiques qui me font presque perdre ma casquette.

Puis , je l’attendais… mais peut être qu' il n’arriverait pas, sait-on jamais ?!

 Mais si… il était là au km 27 déjà, il m’attendait : le MUR !!!

Et là c’est le trou noir.  Je me suis demandée ce que je faisais là. Pourquoi je courrais un marathon, franchement ! Il fallait être tarée et quel est l’intérêt, pourquoi je ne faisais pas comme la majorité de gens c’est à dire rien. On n’est pas obligé de courir dans la vie, après tout. Oui je me suis dit tout ça ! Autour de moi finalement les gens ne font pas de sport et je passe pour une addicte irraisonnable, on ne me comprend pas la plupart du temps. Et bien au km 27 moi non plus je ne me comprends pas.

 En l’écrivant toutes ces réflexions me reviennent, je les avais oubliées, ça me fait bien  rire en fait. J’ai craqué intérieurement pendant quelques minutes. Puis je me suis rappelée mes mois d’entrainement, ma famille venue à Francfort pour moi, mon abandon au marathon de Paris  et là j’ai su que j’allais le finir ce marathon. Que le chrono serait secondaire vu mon état mais qu’il fallait que j’aille chercher ma médaille.

J’ai souffert, mes jambes n’avançaient pas et puis  étrangement des faux plats sont apparus. J’ai bu de l’eau, du thé (et oui il y avait du thé chaud enfin tiède au ravito) et des morceaux de bananes à chaque ravitaillement en essayant de marcher de façon sportive. Je ne sais pas comment on boit dans un verre en courant …j’ai même pris au km35 un gel, alors que je m’interdis depuis toujours de prendre des aliments non testés au préalable, mais ça ne pouvait pas être pire.

Autant dire quand au km 37 j’ai revu ma petite famille supportrice je n’étais pas très fraiche et je chantais moins. Mais intérieurement j’étais contente de les voir. A un moment donné sur marathon tour devient intérieur. J’avais envie de leur dire, attendez moi je vais chercher ma médaille et je reviens.

Ah j’ai oublié de vous dire que  ma montre m’a lâchée. Punaise j’en ai ras le bol de cette montre. Je pense quelle est trop vieille cette Garmin, au km 29 plus rien. Plus de batterie elle s’est éteinte. Comme j’étais en mode survie et que je n’arrivais plus à contrôler ma vitesse je faisais ce que je pouvais avec l’objectif de finir, peu importait ma vitesse au final. Je me suis faite une raison. Moi qui ne cours jamais sans ma montre.

Vu mon rythme j’ai même pensé que ce serait le pire des mes 3 marathons mais au km 40 j’ai vu le chrono officiel du départ des premiers et dans un moment de lucidité j’ai vu que je pouvais être en dessous des 5h quand même. Ba oui j’en étais là ! c’est long 5h mais je faisais ce que je pouvais.

Je serre les dents j’accélère même, en tout cas j’en ai l’impression. Ça se trouve ce n’était pas le cas ! Je passe l’arche d’arriver sans savoir mon temps ce qui m’aurait agacée d’ordinaire mais là l’endroit magique de ce dôme, ces lumières, ces pom pom girls qui dansent à notre arrivée, la musique, l’ambiance tu es heureuse d’être arrivée et tu oublies tout

J'ai couru un marathon !
J'ai couru un marathon !

Je sors du dôme et on me met au cou la médaille ! Je l’ai ! J’ai fini ! J’y crois pas !

Desolée mais pour le run fashionista faudra repasser j'étais plutôt en mode teletubies javais froid !

Desolée mais pour le run fashionista faudra repasser j'étais plutôt en mode teletubies javais froid !

On me remet aussi un coupe vent car il y en a du vent à Francfort c’est assez prenant pendant la course. Mais là c'était pour la recup,  je le troque vite avec ma doudoune

J’appelle mon mari pour savoir où on se retrouve. J’apprends que Coach a abandonné suite à sa douleur derrière la cuisse, la croix rouge lui a dit que c’était le claquage assuré s’il continuait. Je suis déçue pour lui.

Je retourne sous le dôme ou je rejoins tout le monde. On prend des photos. Et je me surprends à dire que je suis fatiguée. Et mon mari me répond « C’est pas comme si t’avais couru un marathon… »

Dans ma tête j’ai tellement été lente et j’ai tellement galéré pendant ces 15 derniers km que j’ai oublié que j’avais quant même couru un marathon. Et cette distance est aussi difficile pour le premier que pour le dernier. On a tendance à minimiser cette distance devenue à la mode. Punaise j’ai couru un marathon ce n’est pas rien.

Sur le retour dans le métro j’accède aux résultats : 4h56

Voilà j’ai couru quasiment 5h pas un exploit niveau chrono, mais une grande satisfaction de l’avoir fait et une revanche sur le marathon de Paris c’était l’objectif.

Mes filles ont pris conscience de ce qu’était réellement courir un marathon. En voyant les coureurs avancer malgré une souffrance apparente

Ma grande fille   était choquée qu’on jette les gobelets par terre, elle découvre cet univers

Mon mari a analysé les foulées des coureurs, il y a tellement de façon de courir. Il m’a parlé des visages qui se transformaient pendant la course.

Ma petite a bien ri pendant 3 jours en me voyant descendre les escaliers. Car mes courbatures ont durées cette fois ci 3 jours au moins. Aujourd’hui jeudi ça va mieux.

Sur le coup j'étais un peu déçue de mon temps et puis avec du recul je suis heureuse d’être tout simplement finisher. Merci à vous tous pour tous vos encouragements sur Facebook, sur Instagram, sur le blog, c'était top !

Place au repos... je tente un petit footing demain J'ai déjà de superbes courses en tête ! Il y en une particulièrement qui me tien à cœur un vrai challenge. Je vous en parle bientôt...

Francfort le Main une ville où se mélange la vielle pierre et le moderne. Le lendemain nous avons eu un grand ciel bleu et j'ai fait 10 km de marche pour visiter en famille la ville. Je ne m'en suis pas remise je crois. c'était très sympa mais j'avais plus de jambe. La position debout ou couchée était supportable ! S’asseoir, se lever d'une chaise, descendre des escaliers ... un supplice.

Francfort le Main une ville où se mélange la vielle pierre et le moderne. Le lendemain nous avons eu un grand ciel bleu et j'ai fait 10 km de marche pour visiter en famille la ville. Je ne m'en suis pas remise je crois. c'était très sympa mais j'avais plus de jambe. La position debout ou couchée était supportable ! S’asseoir, se lever d'une chaise, descendre des escaliers ... un supplice.

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